Il est globalement vrai que les squelettes du Paléolithique présentent généralement de très faibles taux de caries et d'autres problèmes dentaires graves, surtout comparés aux périodes ultérieures. La transition vers l'agriculture au Néolithique a marqué un déclin significatif de la santé dentaire humaine.
Observations clés
Faibles taux de caries : Une étude des populations de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique a révélé que, globalement, elles présentaient un taux de caries dentaires remarquablement bas, souvent estimé entre 0 et 5 %. Cela contraste fortement avec les populations modernes, dont les taux avoisinent les 92 %.
Facteurs alimentaires : La principale raison de cette excellente santé dentaire était un régime alimentaire pauvre en glucides fermentescibles et en sucres raffinés. Leur alimentation était composée de viande coriace, de fibres brutes et de plantes sauvages, qui ne favorisaient pas le développement des bactéries acidogènes responsables des caries aussi efficacement que les céréales et les féculents introduits par l'agriculture. La nature fibreuse et coriace de leur alimentation contribuait également à une usure dentaire importante (attrition), mais cela n'entraînait généralement pas les problèmes étendus observés plus tard.
Impact de l'agriculture : La santé dentaire s'est considérablement dégradée lorsque les humains se sont sédentarisés en communautés agricoles et ont commencé à consommer beaucoup plus d'aliments riches en amidon et en glucides, comme les céréales, le blé et le maïs. La texture plus molle et collante des grains cuits, parfois mélangée à des particules abrasives provenant des meules, accélérait la carie et l'usure des dents.
Autres problèmes dentaires : Bien que les caries fussent rares, les individus du Paléolithique n'étaient pas totalement à l'abri de tous les problèmes dentaires. Certains individus, comme le « Garçon de Turkana » (Homo ergaster), présentaient des signes d'une grave infection gingivale et d'un abcès qui ont probablement entraîné leur mort par septicémie (empoisonnement du sang). De plus, une communauté de chasseurs-cueilleurs de l'âge de pierre au Maroc présentait des taux élevés de caries en raison d'une forte consommation de glands et de pignons de pin riches en glucides, démontrant que même certains régimes alimentaires de chasseurs-cueilleurs pouvaient causer des problèmes.
En résumé, les « dents parfaites » de nombre de nos ancêtres étaient le résultat d'une alimentation naturelle pauvre en sucre et d'une utilisation intensive, ce qui souligne l'impact des changements alimentaires modernes sur la santé bucco-dentaire.